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ment que la plupart des batailles d’Alexandre furent livrées, afin de donner force à la loi dans les parties de son royaume qui étaient encore celtiques.

Alexandre eut, il est vrai, avec Jean une querelle momentanée qui occasiona de réciproques déprédations ; mais la paix fut bientôt rétablie, et en 1221 il épousa la princesse anglaise Jeanne dont la dot se montait à un revenu annuel de 1000 livres en terres. L’année 1222, le roi eut à étouffer une rébellion dans l’Argyle, et à visiter le comté de Caithness où l’évêque fut brûlé dans son palais à l’instigation du comte de la province. En 1228, ce fut dans le district de Moray qu’éclatèrent des mécontentements et des troubles fomentés par un certain Gillescop ; mais les efforts du comte de Bachan, justicier d’Écosse, parvinrent à les comprimer, et le principal coupable fut mis à mort. En 1231, le Caithness fut témoin d’une seconde tragédie semblable à celle de 1228 ; seulement, les rôles des acteurs furent changés : ce fut alors l’évêque ou ses gens qui massacrèrent le comte de Caithness et brûlèrent son château. De là, nécessité de nouvelles rigueurs qui furent en effet infligées.

D’autres tumultes s’élevèrent encore en 1233 parmi les habitants celtiques de l’Écosse. — Alan, seigneur de Galloway, mourut, laissant trois filles. Le roi voulut leur partager le pays comme entre héritières, par portions égales. Les vassaux prirent les armes pour empêcher le partage de leurs terres, déterminés à ce qu’elles continuassent à ne former qu’un seul fief. Le but d’Alexandre était de rompre la force de cette grande principauté par la création de trois princes, qui seraient, devait-on naturellement l’espérer, plus dépendants de la couronne qu’un seul seigneur, comblé de puissance, ne l’aurait été jusqu’alors. Il mena donc une armée contre les rebelles, les défit, et opéra la division projetée de la province.

Il faut considérer que toutes ces guerres du roi d’Écosse contre ses sujets révoltés, quoique entreprises et soutenues par lui pour donner force à la justice et aux lois, n’en tendaient pas moins à soustraire les districts où elles eurent lieu à la puissance et à l’autorité royale ; et que les soumissions temporaires de leurs chefs furent toujours faites à regret, rarement avec sincérité.

Alexandre II mourut dans l’île éloignée de Kerrera, une des Hébrides, contre lesquelles il avait tenté une expédition pour forcer leurs chefs à rendre au roi d’Écosse un hommage que