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de cette contrée, céda à Malcolm moyennant promesse d’une amitié et d’un secours en cas de guerre, dont un hommage féodal devint naturellement l’emblème lorsque les institutions de la féodalité commencèrent à prendre racine.

Outre cette cession de ses domaines northumbriens, Malcolm semble s’être attaché personnellement à Henri II et avoir entretenu avec lui une étroite liaison, qui ne manque presque jamais lorsqu’elle existe entre un prince puissant et un prince plus faible, de devenir dangereuse à l’indépendance de ce dernier. Le roi écossais fut armé chevalier par Henri, et l’accompagna, le seconda dans ses campagnes de France, jusqu’à ce qu’il fût rappelé par les représentations formelles de ses sujets qui déclarèrent ne vouloir pas laisser l’influence anglaise prédominer dans leurs conseils. Le retour et la présence de Malcolm calmèrent un mécontentement qui avait failli éclater en révolte ouverte. Il parvint aussi à étouffer des insurrections partielles dans les provinces détachées et à demi indépendantes de Galloway et de Moray. Malcolm IV, quoique brave dans l’action, semble, d’après sa conduite avec Henri, avoir été d’un caractère flexible et mou dans le conseil et c’est à cela, ainsi qu’à son extérieur un peu efféminé, à ses manières un peu froides qu’il faut attribuer le surnom de Vierge, ou de Malcolm-le-Puceau, que l’histoire lui donne. On n’en doit pas faire honneur, quoi qu’en disent des écrivains monastiques, à sa sévère continence, puisqu’il est aujourd’hui prouvé que ce prince eut au moins un fils naturel.

Guillaume, frère de Malcolm IV, lui succéda, et fut couronné en 1166. Il sollicita instamment de Henri la restitution du Northumberland, et furieux contre le monarque anglais qui la lui refusa, se mit à négocier avec la France. Telle est la seule et véritable cause des relations qui s’établirent alors entre les deux pays, et qu’une sotte légende impute à une ligue entre Achay, ou Achains, roi des Scots, et le célèbre Charlemagne, ligue d’après laquelle ce dernier monarque, est-il rapporté ridiculement, aurait pris à son service un corps de mercenaires Écossais.

Ennemi déclaré de l’Angleterre, (Guillaume profita des discordes qui divisait la famille de Henri II pour prêter à Richard, fils de ce souverain, secours contre son père. Le roi d’Écosse obtint du prince rebelle qu’il lui cédât le comté de Northumberland jusqu’à la Tyne. Voulant reconnaître cette munificence de Richard, Guillaume, en 1173, envahit la province, mais sans aucun suc-