Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/88

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« Quant à Birnie, il n’est accusé que par un témoin qui ne l’avait jamais vu auparavant et qui ne savait pas même son nom. Quoique la bonne foi de ce témoin ne puisse être mise en doute, il est possible qu’il se soit mépris. Parmi plus de deux cents témoins interrogés, pas un n’a confirmé son dire : d’ailleurs c’est une très-insignifiante créature.

« Quant à Mac-Lauchlan, il est gravement inculpé d’avoir pendant quelque temps fait le sergent ou le commandant d’une troupe qui occupa l’extrémité supérieure des Luckenboths, du côté nord de la rue, pour barrer le passage vers la Tolbooth à tous ceux qui n’étaient pas de leurs amis ; et par un autre témoin, d’avoir été à la porte de la Tolbooth avec une torche à la main pendant qu’on la brûlait afin de pouvoir l’enfoncer ; d’avoir marché avec la multitude, une pique à la main, jusqu’à la pierre du gibet à Grass-Market, et d’avoir enfoncé sa hallebarde dans le trou qui sert à dresser la potence ; ensuite d’avoir accompagné les révoltés quand le capitaine Porteous fut conduit au poteau du teinturier : les présomptions paraissaient donc très-fortes contre lui.

« Pour conclure, en ce qui concerne les prisonniers du château, on pense qu’il y a preuve très-forte contre Mac-Lauchlan, qu’il y a aussi preuve contre Braidwood ; mais comme tout consiste en paroles qu’on prétend que ce dernier prononça étant à la porte de la Tolbooth ; que c’est un pauvre garçon très-insignifiant ; qu’on trouverait bien des gens disposés de grand cœur à déposer en sa faveur, il est douteux pour le moins qu’un jury consente à le condamner.

« Passons à ceux qui sont détenus dans la Tolbooth d’Édimbourg. John Crawford, qui a été pendant quelque temps employé à sonner les cloches à la nouvelle église d’Édimbourg, étant avec un soldat, et la conversation étant tombée par hasard sur le capitaine Porteous et sur sa fin tragique, Crawford, qui paraît avoir la tête légère, dit qu’il connaissait des gens plus coupables que ceux qui étaient en prison. Sur l’information de ce fait, il fut saisi et interrogé. Il fut reconnu qu’au commencement de l’émeute, comme il descendait du clocher, le peuple lui en arracha les clefs ; qu’ensuite il alla durant la nuit en divers quartiers. Il dénonça plusieurs personnes comme les ayant reconnues ; des mandats furent expédiés en conséquence ; mais toutes ces personnes s’étaient cachées ou enfuies. Aucune preuve ne s’éleva contre lui. Au contraire, il parut qu’il avait été trouver les ma-