Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/534

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duite par un de ses confédérés, avait été confiée à ses soins, et avait accouchée chez elle d’un enfant mâle. Sa fille, dont la raison était égarée depuis qu’elle avait perdu son propre enfant, suivant le rapport de la criminelle, avait emmené l’enfant de la pauvre fille, le prenant pour le sien, de la mort duquel elle ne pouvait se persuader.

Marguerite Murdockson déclarait que, pendant quelque temps, elle avait cru que sa fille avait véritablement détruit cet enfant dans un de ses accès de folie, et qu’elle l’avait donné à entendre au père ; mais qu’elle avait appris ensuite qu’il était tombé entre les mains d’une égyptienne. Elle montra quelque regret de l’enlèvement de cet enfant, surtout parce que sa disparition avait pensé coûter la vie à la malheureuse mère, qui avait été condamnée sur l’apparence, d’après la loi d’Écosse, comme coupable du meurtre de son enfant. Lorsqu’on lui avait demandé quel intérêt elle pouvait avoir à exposer cette jeune infortunée à souffrir la mort pour un crime qu’elle n’avait pas commis, elle avait répondu qu’elle ne savait pas comment on pouvait imaginer qu’elle eût voulu compromettre sa fille pour sauver une étrangère ; qu’elle ignorait à quelle peine la loi d’Écosse aurait pu la condamner pour l’enlèvement de cet enfant. Cette réponse n’avait nullement satisfait l’ecclésiastique, qui en la questionnant de nouveau avait découvert qu’elle nourrissait un profond sentiment de vengeance et de haine contre la jeune personne à laquelle elle avait fait tant de mal. Mais la narration disait que les autres renseignements qu’elle avait pu donner à ce sujet elle les avait confiés en particulier au révérend archidiacre qui avait pris tant de peine pour lui administrer les secours spirituels. L’imprimé, après avoir donné les détails de son exécution, rapportait que sa fille, la malheureuse folle dont il avait déjà été question, et qui était généralement connue sous le nom de Madge Wildfire, avait été fort maltraitée par la populace, qui n’avait vu en elle qu’une sorcière et la complice du crime de sa mère, et qu’elle n’avait été tirée de ses mains qu’avec beaucoup de peine et grâce à la prompte intervention de la police.

Tel était, en supprimant les réflexions morales et tout ce qui est inutile à notre histoire, le contenu de cet imprimé. Mistress Butler y trouva des lumières de la plus grande importance, et qui montraient de la manière la moins douteuse que sa sœur était innocente du crime pour lequel elle avait été sur le point