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cheveux blancs d’Albany descendirent en paix dans la tombe, et qu’il transmit la régence, qu’il avait si criminellement acquise, à son fils Murdoch. Mais dix-neuf ans après la mort du vieux roi, Jacques Ier revint en Écosse, et le duc Murdoch d’Albany périt avec ses fils sur l’échafaud, en expiation du crime de son père et du sien.


CHAPITRE XXXVI et dernier.

CONCLUSION.


Le cœur pur qui ne médite ni fraude ni action coupable, quoique la fortune puisse le frapper, a toujours quelque raison de sourire.
Burns.


Nous revenons maintenant à la Jolie Fille de Perth, qui, après la scène horrible de Falkland, avait été, par ordre de Douglas, mise sous la protection de sa fille, la duchesse veuve de Rothsay. Cette dame résidait momentanément dans une maison religieuse appelée Campsie, dont les ruines forment encore un site imposant sur le Tay. Le monastère de Campsie s’élevait au faîte d’une roche escarpée qui descend jusqu’à la majestueuse rivière, rendue en cet endroit plus particulièrement remarquable par la cataracte nommée Campsie-Linn, où ses eaux s’élancent par-dessus une rangée de rocs en basalte, qui intercepte le courant comme une digue élevée de main d’homme. Attirés par une position si romantique, les moines de l’abbaye de Cupar y construisirent une chapelle consacrée à un saint obscur, nommé saint Hunnand, et ils avaient coutume de s’y retirer, soit par plaisir, soit par dévotion. Ce monastère avait sans peine ouvert ses portes pour recevoir la noble dame qui l’habitait alors, car le pays était sous l’influence du puissant lord Drummond, allié de Douglas. Ce fut là que les lettres du comte furent présentées à la duchesse par le chef de l’escorte qui conduisait Catherine et la chanteuse à Campsie. Quelque raison que Marjory Douglas eût de se plaindre de Rothsay, sa fin horrible et inattendue attrista vivement la noble dame, et elle passa la plus grande partie de la nuit à s’abandonner à sa douleur, ou à des exercices de dévotion.

Le matin suivant, qui était celui du mémorable dimanche des Rameaux, elle ordonna qu’on fît venir devant elle Catherine Glover et la musicienne. Le courage des deux jeunes filles avait