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En disant ces mots elle allait s’élancer hors de la présence du chevalier, lorsque celui-ci, à genoux devant elle, dans les plus douloureuses angoisses, osa porter la main sur sa robe et s’opposer à son départ.

« N’as-tu pas entendu mes paroles, vil esclave ? » dit-elle en se retournant brusquement et lui parlant avec hauteur. « Dis à l’infidèle soudan, ton maître, que je méprise ses offres autant que l’humilité d’un indigne parjure à sa religion, à la chevalerie, à son Dieu et à sa dame. »

En parlant ainsi, elle s’arracha de ses mains, lui laissant un morceau de son voile dans l’effort qu’elle fit pour lui échapper, et sortit de la tente.

La voix de Neville en même temps appela du dehors. Épuisé par la douleur qu’il avait éprouvée pendant cette entrevue, et qu’il n’aurait pu éviter qu’en violant l’engagement qu’il avait pris avec le roi Richard, l’infortuné chevalier suivit en chancelant le baron anglais, et ils arrivèrent au pavillon royal devant lequel un détachement de cavaliers venait de descendre. Il y avait de la lumière et du mouvement dans la tente, et quand Neville y entra avec son compagnon, ils trouvèrent le roi entouré de quelques uns de ses barons, et occupé à recevoir ceux qui venaient d’arriver.


CHAPITRE XXVI.

LE MÉNESTREL.


« Les larmes que je verse doivent toujours couler ; je ne pleure pas sur un amant absent, car le temps peut ramener des moments plus doux, et les amants peuvent se réunir.
« Je ne pleure pas sur ceux qui reposent dans le silence des tombeaux : pour eux plus de peine, leurs maux sont finis. Et ceux qu’ils aimaient doivent les rejoindre : la mort les réunira pour ne plus les séparer. »
Mais elle gémissait sur un mal plus cruel que la mort et l’absence ; elle pleurait l’honneur flétri d’un amant, et enflammée de tout l’orgueil de la naissance, elle pleurait aussi le nom souillé d’un guerrier.
Ancienne Ballade.


La voix franche et bruyante de Richard s’élevait pour accueillir joyeusement ses guerriers.