Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 20, 1838.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prévôt vous écrire une lettre pour Redgauntlet, et je vous donnerai le moyen de la lui remettre.

— Il y a une plume et de l’encre dans l’étude, » dit le prévôt en montrant du doigt la porte d’un appartement dans lequel étaient son bureau en bois de noyer et son casier en bois des îles.

« Une plume qui peut écrire, j’espère ? demanda le vieux laird.

— Elle peut écrire et même orthographier, en bonne main, » répondit le prévôt, tandis que le laird se retirait et fermait la porte sur lui.


CHAPITRE XII.

SUITE DES AVENTURES D’ALAN FAIRFORD.

LA LETTRE.


M. Maxwell de Summertrees ne fut pas plus tôt sorti de l’appartement, que le prévôt se mit à regarder d’un air fort inquiet en bas, en haut et autour de la chambre, approcha sa chaise de celle du seul hôte qui lui restait, et se mit à lui parler d’une voix si basse qu’il n’aurait pas effrayé la plus petite souris qui court sur un parquet.

« M. Fairford, dit-il, vous êtes un bon garçon, et, qui plus est, vous êtes le fils de mon vieil ami. Votre père a été procureur de notre ville pendant maintes années, et n’a que du bien à dire du conseil ; il y a donc eu des obligations entre lui et moi : elles peuvent être soit d’un côté soit de l’autre, mais enfin il y a eu des obligations entre nous. Je suis un homme franc, M. Fairford, et j’espère que vous me comprenez.

— Je crois que vous me voulez du bien, prévôt, et je suis sûr que jamais vous ne trouverez une meilleure occasion de me prouver votre attachement.

— C’est cela ! — c’est précisément où je voulais en venir, M. Alan. D’ailleurs je suis, comme il convient à ma position, tout dévoué à l’Église et au roi, et j’entends par là le clergé et l’État tels qu’ils sont actuellement constitués ; c’est pourquoi, comme je vous le disais, vous pouvez compter sur… sur mes avis.

— Je compte aussi sur votre assistance et votre coopération.