Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 20, 1838.djvu/111

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lièrement, ce qui me donne grande espérance. Son examen public, qui n’est rien en comparaison, doit avoir lieu par ordre de l’honorable doyen de la faculté, mercredi prochain ; et vendredi il endosse la robe, et donne une espèce de petit dîner à ses amis et connaissances, comme vous savez que c’est l’usage. Votre absence en affligera d’autres que lui, M. Darsie, et je regrette de songer qu’il nous est impossible de vous avoir, tant à cause de vos engagements que par l’arrivée de notre cousin Peter Fairford qui vient exprès de l’Ouest, et à qui nous n’avons pas d’autre chambre que la vôtre à offrir dans la maison. Pour être franc avec vous, suivant mes us et coutumes, M. Darsie, il n’est peut-être pas mauvais que vous et Alan vous ne vous revoyiez que lorsqu’il sera pour ainsi dire enchaîné à son nouvel état. Vous êtes un jeune homme agréable et plein de gaieté ; ce qui peut vous bien convenir, puisque vous avez de la fortune, comme je ne l’ignore pas, pour entretenir votre joviale humeur. Si vous considériez sagement la chose, vous reconnaîtriez peut-être qu’un homme aisé devrait mener une conduite circonspecte et grave ; pourtant vous êtes si loin de devenir sérieux et réfléchi à mesure qu’augmentent vos revenus annuels, que plus vous allez, plus il semble que vous aimiez les plaisirs. Mais il doit en être suivant votre volonté, en tant qu’il s’agit de vous-même. Alan, au contraire, pour ne point parler de mes économies, a tout à acquérir, et en sautant, en riant comme vous et lui aviez coutume de le faire, il aurait bientôt fait envoler toute la poudre de sa perruque et tous les pence de son gousset. Néanmoins j’espère que vous viendrez nous voir quand vous aurez terminé vos escapades, car il est un temps, comme dit le sage, pour recueillir, et un temps pour dépenser, et c’est le fait d’un homme sensé de songer avant tout à la récolte. Je suis toujours, mon cher monsieur, votre dévoué ami et très-obéissant serviteur.

Alexandre Fairford.

P. S. La thèse d’Alan a pour titre De periculo et commodo rei venditœ[1] et c’est un fort joli morceau de latin. — Rose-House dans notre voisinage est presque fini, et l’on pense que Duff-House ne lui sera point comparable pour les décors.

  1. Du danger et de l’avantage de la chose vendue. a. m.