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m’en avait fait connaître une partie dans la conversation. Et à présent que je les ai en substance et écrits de sa propre main, je les estime bien au-dessus de ce que j’ai à offrir moi-même. J’espère que la mention de son nom joint au mien n’offensera aucun de ses nombreux amis ; car ce fut son propre désir, positivement exprimé, que je fisse des manuscrits qu’elle m’a légués l’usage auquel je vais les employer maintenant. Je dois ajouter néanmoins que dans beaucoup de circonstances, j’ai déguisé les noms, et que, dans quelques-unes, j’ai ajouté des ombres et des couleurs à sa simple narration.

La plus grande partie de mes matériaux, outre ceux dont je viens de parler, m’ont été fournis par des amis, les uns, morts aujourd’hui, les autres vivants. Ils peuvent, sous quelques rapports être inexacts, et dans ce cas, je serais heureux de recevoir des renseignements qui, puisés à bonne source, serviraient à corriger des erreurs qui se glissent inévitablement dans tout ce qui nous parvient par tradition. L’objet de cet ouvrage est de jeter quelque jour sur les mœurs de l’Écosse, telles qu’elles étaient jadis, en les opposant de temps à autre aux mœurs modernes de ce même pays. Quant à mon opinion, elle est tout en faveur du siècle actuel, sous beaucoup de rapports ; mais non pas au point de croire cependant qu’il offre plus de ressources à l’imagination, et plus de motifs d’intérêt que les siècles précédents. Je suis enchanté d’être auteur et lecteur en 1826 ; mais j’ai beaucoup plus de plaisir à lire ou à raconter ce qui est arrivé un demi-siècle ou un siècle avant moi. Nous y trouvons tous notre avantage : les scènes au milieu desquelles nos ancêtres donnèrent des preuves de génie, de bravoure et de courage sont pour nous, aujourd’hui, des histoires propres à dissiper l’ennui d’une soirée d’hiver, quand nous nous éloignons de la société, ou à charmer une matinée d’été, lorsqu’elle est trop brûlante pour nous promener à pied ou à cheval.

Je ne prétends pourtant pas que mes essais soient limités dans le cercle de l’Écosse. Je ne m’astreindrai particulièrement à aucun sujet, et je dirai, au contraire, avec Burns :

Peut-être sera-ce un sermon,
Ou bien, peut-être, une chanson.

Je dois seulement ajouter, par forme de post-scriptum, à ces chapitres préliminaires, que j’ai eu recours à la recette de Mo-