quelques mots mystérieux, comme : « Quand nous donnerez-vous quelque chose de nouveau ?… » ou : « Ce n’est pas une mauvaise histoire que la dernière que vous avez donnée… elle me plaît, à moi. »
Fasse le ciel que le lecteur soit de la même opinion !
CHAPITRE II.
l’accouchement.
Le beau portrait que le Rôdeur[1] a tracé de son ami Levett convient parfaitement à Gédéon Grey et à beaucoup d’autres docteurs de village dont l’Écosse tire plus de services, et envers qui elle est peut-être plus ingrate qu’envers toute autre classe d’hommes, excepté ses maîtres d’école.
Le médecin campagnard habite ordinairement un petit bourg ou un village qui forme le point central de sa clientèle. Mais outre qu’il soigne les malades que le village peut présenter, il est, jour et nuit, au service de quiconque peut réclamer son assistance dans un cercle qui a quarante milles de diamètre, qui n’est traversé par aucune route dans beaucoup de directions, et qui renferme marais, montagnes, rivières et lacs. Pour de longs et périlleux voyages à travers un pays inaccessible, pour des services du genre le plus essentiel, rendus aux dépens, ou du moins aux risques de sa propre santé et de sa vie, un médecin de campagne, en Écosse, reçoit chez ses meilleures pratiques une récompense fort modique, souvent il n’en obtient qu’un dédommagement tout à fait disproportionné, et très-fréquemment il n’en reçoit point
- ↑ The Rambler, par Samuel Johnson. a. m.