Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 2, 1838.djvu/196

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der entre les partis ce qui est juste ou injuste, et qu’elle oppose sa barrière inviolable à toute tentative individuelle pour se faire justice soi-même. Je le répète, ce malheureux doit être un objet de pitié plutôt qu’un objet d’horreur ; car il a failli par ignorance, et par de fausses idées du point d’honneur ; mais son action n’en est pas moins un meurtre, messieurs, et il est de votre devoir de le déclarer. Les Anglais ont leurs passions funestes comme les Écossais ; et si l’action de cet homme restait impunie, vous pourriez faire sortir du fourreau, sous divers prétextes, mille poignards, depuis Land’s-End jusqu’aux Orcades. »

Ainsi se termina le résumé du vénérable président ; et, à en juger par son émotion et par les larmes qui remplissaient ses yeux, cette tâche fut pénible pour lui. Le jury, suivant ses instructions, prononça le verdict de culpabilité, et Robin Oig Mac Combich, autrement dit Mac Gregor, fut condamné à mort et exécuté. Il subit sa condamnation avec la plus grande fermeté, et en reconnaissant la justice de la sentence. Mais il repoussa avec indignation les observations de ceux qui l’accusaient d’avoir attaqué un homme désarmé. « Je donne ma vie pour la vie que j’ai prise, dit-il : que puis-je faire de plus ? »