Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 19, 1838.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui s’élevaient dans le chœur, la triste et silencieuse solennité de l’heure à laquelle il accomplissait cet acte de dévotion, la faible lumière de la lampe qui brillait dans ce petit édifice gothique, tout contribuait à jeter Quentin dans cette disposition d’esprit où l’homme est le mieux préparé à reconnaître sa faiblesse, et où il cherche cet aide, cette protection surnaturelle qui, dans toutes les croyances, sont le fruit du repentir pour les péchés passés et de la résolution d’un changement pour l’avenir. Si l’objet de sa dévotion était mal placé, ce n’était pas la faute de Quentin ; et sa dévotion étant sincère, nous ne pouvons nous refuser à croire qu’elle fut agréable au seul vrai Dieu, qui regarde l’intention et non la forme des prières qui lui sont adressées, et aux yeux duquel la dévotion sincère d’un païen est plus estimable que l’hypocrisie spécieuse d’un pharisien.

Après s’être placé sous la protection des saints et sous la garde de la Providence, et avoir imploré leur secours en faveur de ses compagnes, Quentin se retira pour se livrer au sommeil, laissant le frère fort édifié de l’étendue et de la sincérité de sa dévotion.


CHAPITRE XVIII.

LA CHIROMANCIE.


Quand des contes joyeux et de vives chansons égayent une route aride, nous désirons que cette route se prolonge. Mais nous marchons sur une terre de féerie, et le charme qui guide nos pas nous ramène sur la même route.
Ben Jonson.


À la pointe du jour, Durward sortit de sa petite cellule, réveilla les palefreniers endormis, et surveilla les préparatifs du voyage avec plus de soin encore que de coutume. Il inspecta lui-même les sangles, les brides, les harnais et les fers des chevaux, afin d’être exposé le moins possible à ces accidents qui, quoique fort légers en eux-mêmes, retardent les voyageurs sur la route. Il veilla aussi à ce que les chevaux reçussent leur provende, afin d’être sûr qu’ils seraient en état de résister à la fatigue de la journée, ou de fuir avec vitesse, si cela devenait nécessaire.

Retournant ensuite dans sa chambre, il endossa son armure, qu’il affermit avec un soin tout particulier, et ceignit son épée comme un homme qui s’apprête à faire face au danger, avec la ferme résolution de le braver jusqu’au dernier soupir.