Buckingham ne répondit qu’en remettant son bonnet sur sa tête, et secouant ses plumes majestueuses d’un air insouciant et dédaigneux… Ils se séparèrent ainsi : le duc continua de traverser les appartements ses trois interlocuteurs, quittant le palais et ayant descendu les degrés de White-Hall, entrèrent dans la barque du digne bourgeois.
CHAPITRE X.
UN NOUVEL AMI.
Quand ils voguèrent paisiblement sur la Tamise, lord Huntinglen tira de sa poche la pétition, et montrant à Heriot l’ordonnance royale qui y était ajoutée, il lui demanda si elle était en bonne et due forme… L’honnête bourgeois se hâta de la lire, étendit la main comme pour féliciter lord Glenvarloch ; puis se ravisant, il tira ses lunettes (qui étaient un présent de David Ramsay), et se remit à examiner l’ordonnance avec l’attention la plus minutieuse et la plus rigoureuse aux formes voulues dans les affaires… « Elle est en règle et bien positive, dit-il en regardant le comte de Huntinglen, et je m’en réjouis sincèrement… — Je n’ai aucun doute là-dessus, répondit le comte ; le roi entend bien les affaires, et s’il ne s’en mêle pas plus souvent, c’est que son indolence fait tort à ses moyens naturels. Mais que peut-on faire maintenant pour notre jeune ami, maître Heriot ? Vous connaissez ma position… Les seigneurs écossais qui vivent à la cour ont rarement de l’argent à leur disposition. Et cependant, à moins qu’on ne puisse trouver sur-le-champ à emprunter une somme sur ce bon, les choses étant dans l’état où vous me les avez représentées, d’après le peu que vous m’en avez dit à la hâte, je prévois que le terme expirant, les biens seront saisis en vertu de l’hypothèque. — Il est vrai, » répliqua Heriot un peu embarrassé, « qu’il faut une somme considérable pour les racheter… et que