Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 17, 1838.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nantissement, une chaîne de rubis-balais avec un gros diamant, telle qu’elle était décrite dans le catalogue des joyaux de la couronne, resterait dans les mains dudit George Heriot, prêteur de ladite somme, jusqu’à son entier remboursement. Par un autre écrite Sa Majesté donnait audit George Heriot pouvoir de traiter à des conditions raisonnables avec des capitalistes l’emprunt d’une somme d’argent pour les besoins de Sa Majesté, qui ne devait pas être au-dessous de 50,000 marcs, mais qui pouvait être aussi forte qu’il serait possible de l’obtenir.

« Et ce lord Nigel a-t-il quelque instruction ? » demanda le roi.

George Heriot ne put exactement répondre à cette question ; mais il croyait que le jeune lord avait fait ses études dans l’étranger. — Nous lui donnerons nos conseils, dit le roi, sur la manière de continuer ses études avec avantage ; et il est possible que nous le fassions venir à la cour pour étudier avec Steenie et fanfan Charles. Et maintenant que j’y pense, allez-vous-en bien vite, George ; car les enfants vont rentrer tout à l’heure, et je désire qu’ils ne soupçonnent rien de cette affaire que nous venons de traiter ensemble… Propera pedem… Geordie, prenez votre mule entre vos jambes, et que Dieu vous conduise ! »

Ainsi finit la conférence du débonnaire roi Jacques et de son digne orfèvre-joaillier.



CHAPITRE VI.

LE DÎNER DE L’ORFÈVRE.


Oh ! je le connais bien, c’est un citron moisi dont nos beaux-esprits de cour viennent s’humecter les lèvres pour donner à leur conversation mielleuse un sel plus piquant ; mais, ma foi, monsieur, cette propriété l’a presque entièrement abandonné. Tout le jus qui était si acide en a été exprimé, et la pauvre écorce, quoique aussi amère que jamais, n’est plus bonne qu’à assaisonner le dîner des pourceaux, puisque les animaux à deux jambes n’en veulent plus.
Le Chambellan, comédie.


La bonne compagnie invitée par le bourgeois hospitalier se rassembla dans sa maison de Lombard-Street à l’heure de midi. C’était celle où les estomacs affamés se préparaient alors à prendre ce repas qui divise la journée ; et de notre temps, c’est l’heure où les gens à la mode, se retournant sur leur oreiller, s’avisent