Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 16, 1838.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

INTRODUCTION


MISE EN TÊTE DE LA DERNIÈRE ÉDITION D’ÉDIMBOURG.




Il y avait un vaisseau, dit-il.


Cette courte préface peut commencer comme l’histoire du Vieux Matelot, puisque ce fut à bord d’un navire que l’auteur acquit la très légère dose de connaissances locales et de renseignements sur les personnages et sur le pays qu’il a tâché d’incorporer dans le roman du Pirate.

Pendant l’été et l’automne de 1814, l’auteur fut invité à se joindre à une commission du service des phares du nord. Cette compagnie se proposait de faire un voyage autour de la côte d’Écosse, et à travers les différents groupes d’îles, afin d’examiner en passant l’état de beaucoup de fanaux, édifices d’une haute importance, qu’on regarde comme dus à la bienfaisance particulière, ou comme des établissements de l’État. Parmi les commissaires qui dirigent cette intéressante administration, le shériff de chaque comté maritime de l’Écosse occupe d’office une place. Ces personnages agissent gratuitement sous tous les rapports ; seulement ils ont pour leur usage un yacht bien armé et bien équipé, lorsqu’ils sont désignés pour visiter les phares. Un excellent ingénieur, M. Robert Stevenson, accompagnait le vaisseau afin de donner, dans l’occasion, les avis concernant sa spécialité. L’auteur faisait partie de l’expédition comme simple passager, car le comté de Selkirk, qui lui donne le titre de shériff, semblable au royaume de Bohême dans l’histoire du caporal Trim, n’a pas un seul port de mer dans toute son étendue ; il n’occupait donc point une place de magistrat au bureau des commissaires : circonstance peu importante ; les facteurs étant tous de ses vieux et intimes amis, élevés dans les mêmes goûts, et disposés à s’obliger l’un l’autre de toutes les manières possibles.

Le plaisir de visiter les lieux les plus recherchés par la curiosité des voyageurs se réunissait au but sérieux du voyage : un cap sauvage, un écueil formidable qui réclament le bienfait d’un phare, souvent ne sont pas éloignés d’une magnifique perspective de rochers, de cavernes, et d’écueils où se brisent les vagues.