à milord lui-même que je dois m’en plaindre… Écoutez : j’entends le pas d’un cheval… Le voilà ! le voilà ! » s’écria-t-elle en sautant de joie.
« Je ne puis croire que ce soit lui, dit Varney, ou que vous puissiez entendre le pas de son cheval à travers des fenêtres si bien fermées.
— Ne cherchez pas à me retenir, Varney ; mon oreille est plus fine que la vôtre… C’est lui !
— Mais, madame… ! mais, madame… » s’écria Varney avec anxiété et se plaçant sur son passage… « J’aime à croire que ce que je vous ai dit par devoir et pour vous rendre service ne tournera pas à ma perte. J’espère que mes fidèles avis ne deviendront pas une arme contre moi… Je vous conjure.
— Soyez tranquille… soyez tranquille, et lâchez le pan de ma robe… Vous êtes bien hardi de me retenir… Soyez tranquille, je ne pense plus à vous. »
En ce moment les battants de la porte s’ouvrirent, et un homme d’un port majestueux, enveloppé dans les plis d’un long manteau brun, entra dans l’appartement.
CHAPITRE VII.
LE COMTE ET LA COMTESSE.
La lutte que la comtesse avait eue à soutenir contre Varney avait répandu sur son front quelque teinte de déplaisir et de confusion ; mais ce nuage fit bientôt place à l’expression de la joie et de l’affection la plus pure, quand, se précipitant dans les bras du noble étranger qui entrait, et le pressant sur son sein, elle s’écria : « Enfin… enfin, te voilà ! »