Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 15, 1838.djvu/14

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<poem>De son âme en soupirs s’exhalait la tristesse,

Ses yeux étaient noyés de pleurs.

Sitôt que le retour de la brillante aurore

De CUmnor dora le beffroi,

Les cris de sa douleur retentissaient encore ;

Les cœurs étaient glacés d’effroi.

Du beffroi tout-à-coup tintent les glas funèbres,

L’écho trois fois a répondu ;

Et le cri du hibou trois fois dans les ténèbres

Sur le château s’est répandu.

Les hurlements du dogue ont troublé le village,

L’orme est couché sur le gazon.

Comtesse infortunée, à la fleur du bel âge,

La mort seule ouvrit ta prison.

Tu n’es plus ! et la joie et la pompe des fêtes

Ont pour jamais fui ce manoir ;

Pour unique habitant ces profondes retraites

N’offrent plus qu’un fantôme noir.

Les filles du vallon, désormais plus craintives,

Désertent l’ombre du verger ;

Aux bosquets de Cumnor les danses fugitives

Ne guident plus leur chœur léger.

Souvent le voyageur a plaint l’infortunée,

Dont le trépas l’occupe encor

Quand de loin se présente à sa vue étonnée

La tour ancienne de Cumnor.<poem>