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coupable pour lui promettre de cacher et de déguiser cette même union, selon un complot imaginé entre moi et ledit Julien Avenel, d’après lequel la pauvre demoiselle fut induite à croire que la cérémonie avait été célébrée par une personne qui n’avait pas été ordonnée, et qui n’avait pas de pouvoir à cet effet. Plus tard, moi, sacristain, j’imaginai que ce coupable secret était la cause pour laquelle je me trouvais abandonné à la mauvaise influence d’une fée ondine, qui me tenait sous un charme, et de plus m’avait dès lors affligé de douleurs rhumatismales. C’est pourquoi j’ai déposé ce témoignage et cette confession, avec le jour et la date dudit mariage, entre les mains de mon légitime supérieur Boniface, abbé de Sainte-Marie, sub sigillo confessionis[1]. »

Il paraissait par une lettre de Julien, pliée soigneusement avec le certificat, que l’abbé Boniface s’était en effet mêlé de cette affaire, et avait obtenu du baron la promesse de déclarer son mariage ; mais la mort de Julien et de son épouse malheureuse, l’ignorance où il était du sort de leur infortunée progéniture, la démission de l’abbé, et par-dessus tout son caractère inactif et insouciant, avaient laissé tomber cette affaire dans le plus profond oubli, jusqu’au moment où elle fut appelée accidentellement dans une conversation avec l’abbé concernant la famille Avenel. À la prière de son successeur, Boniface chercha ces papiers, mais comme il ne voulait se faire aider de personne en visitant le peu d’archives spirituelles et de confessions importantes qu’il avait respectueusement conservées, ces papiers y seraient restés pour toujours ensevelis, si le chevalier Halbert Glendinning ne les avait examinés avec la plus stricte attention.

« Ainsi donc, vous serez enfin l’héritier de la famille Avenel, master Roland, après que mon maître et ma maîtresse seront morts, dit Adam ; et pour moi je n’ai qu’une faveur à vous demander, et je me flatte que vous voudrez bien ne pas me la refuser.

— Non, s’il est en mon pouvoir de te dire oui, mon bon ami.

— Eh bien donc ! je voudrais, si je vis assez long-temps pour voir ce jour, continuer à nourrir vos jeunes faucons avec de la chair non lavée, dit Woodcock en insistant, et comme s’il n’était pas bien certain que sa demande fût accueillie favorablement.

« Tu les nourriras avec ce tu que voudras, dit Roland en riant,

  1. Sous le sceau de la confession. a. m.