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CONCLUSION.


Si Roland avait pu être consolé du départ de sa maîtresse et des infortunes de sa souveraine par de bonnes nouvelles qui le regardaient tout particulièrement, il eût éprouvé un sensible plaisir quelques jours après que la reine eut quitté Dundrennam. Un courrier hors d’haleine, qui n’était autre qu’Adam Woodcock, apporta des dépêches que sir Halbert Glendinning envoyait à l’abbé ; il le trouva avec Roland, car tous deux habitaient encore Dundrennam et tourmentaient Boniface de leurs questions réitérées. Le paquet contenait une pressante invitation faite à l’abbé de venir établir pendant quelque temps sa résidence au château d’Avenel. « La clémence du régent, disait celui qui avait écrit la lettre, a étendu son pardon et sur Roland et sur vous, à condition que vous resterez l’un et l’autre sous ma surveillance. J’ai à vous communiquer, touchant la famille de Roland, des choses que vous serez bien aise de connaître, et qui, en qualité de mari de sa plus proche parente, m’obligent à prendre un nouvel intérêt à sa fortune. »

L’abbé lut cette lettre, et s’arrêta, comme s’il réfléchissait à ce qu’il aurait de mieux à faire. Pendant ce temps, Woodcock tira Roland à l’écart. « Maintenant, lui dit-il, prenez garde, monsieur Roland, que quelque bagatelle papiste ne dérange plus du droit chemin ni vous ni le prêtre. Vous vous êtes toujours conduit comme un gentilhomme. Lisez cela, et remerciez Dieu qui a jeté le vieil abbé Boniface sur notre passage, lorsque deux des soldats de Seyton le conduisaient ici, à Dundrennam. Nous cherchions sur lui, dans ses poches, pour tâcher d’obtenir quelques lumières concernant votre bel exploit de Lochleven, qui a coûté la vie à tant d’hommes, et à moi des os brisés : nous avons trouvé ce qui vaut mieux pour vous que pour nous. »

Le papier qu’il avait remis à Roland était effectivement une attestation du père Philippe, où il avait écrit de sa main : « Nous sacristain indigne et frère de la maison de Sainte-Marie, certifions que, sous le sceau du secret, nous avons uni par le saint sacrement du mariage Julien Avenel et Catherine Græme ; mais que, Julien s’étant repenti de cette union, moi, père Philippe, j’ai été assez