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la vaste et antique porte voûtée qui mène à l’abbaye ou au palais de Holy-Rood, et qui termine la rue qu’ils avaient suivie. Un sombre portique conduisait à la cour, d’où l’on apercevait la façade d’une masse irrégulière d’édifices monastiques : une aile de ces bâtiments existe encore aujourd’hui, et fait partie du palais moderne construit sous le règne de Charles Ier.

À l’entrée du portique, le page et le fauconnier remirent leurs chevaux à un valet, à qui Adam commanda d’un air d’autorité de les conduire à l’écurie. « Nous sommes, ajouta-t-il, de la suite de chevalier d’Avenel.

— Il faut nous montrer pour ce que nous sommes, dit-il tout bas à Roland : car chacun est traité ici d’après sa manière d’agir, et celui qui est trop modeste doit suivre le mur, comme dit le proverbe. Ainsi donc, mon ami, retroussez votre toque, et marchons bravement sur la chaussée. »

Affectant donc un air d’importance qui répondait, suivant lui, au rang et à la qualité de son maître, Adam Woodcock prit les devants et s’avança dans la grande cour d’Holy-Rood.


CHAPITRE XVIII.

holy-rood.


Le ciel est couvert, Gaspard, et l’Océan tourmenté dort d’un sommeil agité sous la pâle lueur d’un rayon mourant du soleil. Un semblable sommeil plane sur les pays mécontents, tandis que les factions doutent encore si elles ont assez de force pour se combattre.
Albion, poëme.


Le jeune page, s’arrêtant à l’entrée de la cour, pria son guide de lui permettre de respirer un instant. « Laissez-moi seulement jeter les yeux autour de moi, mon ami, dit-il ; vous ne considérez pas que je n’ai jamais vu ce spectacle. Voilà donc Holy-Rood, le séjour de la valeur, des grâces, de la beauté, de la sagesse et de la puissance.

— Oui, vraiment, répondit Woodcock ; mais je voudrais pouvoir vous chaperonner comme un faucon, car vos yeux ont l’air de