Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 14, 1838.djvu/176

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vous pressez avec cet air de menace ? Ne savez-vous pas que l’abri de ce toit doit garantir un noble traitement à quiconque vient ici, soit avec des sentiments de paix, soit même dans un esprit d’hostilité ouverte ?

— Milord, répondit un des jeunes gens, voici un coquin qui vient nous épier en traître.

— Je repousse l’accusation, » s’écria Roland avec hardiesse : « je suis venu pour avoir des nouvelles de lord Seyton.

— Beau conte, répondirent ses accusateurs, et bien vraisemblable dans la bouche d’un homme attaché au service de Glendinning !

— Arrêtez, jeunes gens ! » s’écria lord Seyton, « car c’était ce seigneur en personne ; « laissez-moi regarder ce jeune homme. De par le ciel, c’est celui qui, il y a quelques minutes, est venu si hardiment me seconder, lorsque plusieurs de mes gens songeaient plus à leur sûreté qu’à la mienne. Retirez-vous loin de lui ; car il mérite de votre part des honneurs et un accueil amical au lieu de ce dur traitement. »

Ils s’éloignèrent à l’instant, obéissant aux ordres de lord Seyton, qui, prenant Græme par la main, le remercia de la promptitude et de la bravoure avec laquelle il l’avait secouru : « et sans doute, ajouta-t-il, le même intérêt qu’il avait pris à sa cause, dans la mêlée, amenait son jeune défenseur chez lui pour s’informer de l’état de sa blessure. »

Roland s’inclina humblement en signe de consentement.

« Est-il quelque chose en quoi je puisse vous servir pour vous prouver ma reconnaissance ? «

Mais le page, jugeant convenable de s’en tenir à l’excuse que lord Seyton lui avait suggérée lui-même si à propos, répondit que le désir de s’informer de la sûreté de Sa Seigneurie avait été la seule cause de sa visite. Il avait remarqué, ajouta-t-il, que lord Seyton avait reçu une blessure dans le combat.

« Ce n’est rien, dit lord Seyton ; je venais d’ôter mon pourpoint, pour que le chirurgien mît un léger appareil sur cette égratignure, lorsque les clameurs de ces jeunes écervelés nous ont interrompus. »

Roland, le saluant humblement, était près de se retirer ; car, délivré du danger d’être traité comme espion, il commençait à craindre que son compagnon, Adam Woodcock, qu’il avait quitté avec si peu de cérémonie, ne le jetât dans un nouvel embarras,