Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/457

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paraissait battre la mesure
Et le rhythme de mes accents.
« Du sort le nœud puissant se lie.
En dépit d’un charme trompeur :
Le paysan devient seigneur,
La jeune vierge se marie.
Oui, le buisson peut se flétrir,
Et la fontaine se tarir :
D’Avenel la gloire est finie. »

Le fantôme semblait verser des larmes en chantant, et ses paroles inspirèrent à Édouard une pensée triste : c’est que l’union de Marie avec son frère ne serait pas heureuse.

Ici finit la première partie du manuscrit du bénédictin. Je me suis en vain efforcé de fixer l’époque précise de cette narration ; les dates ne peuvent exactement s’accorder avec celles des histoires les plus accréditées. Il est étonnant combien les écrivains d’utopie mettent peu de soin dans ces sujets d’importance. Je remarque que non seulement le très-érudit M. Laurence Templeton, dans sa dernière publication, intitulée Ivanhoe, a donné à Édouard-le-Confesseur une postérité inconnue à l’histoire, sans citer d’autres fautes du même genre, mais qu’en outre il a interverti l’ordre de la nature, et nourri ses cochons avec des glands au milieu de l’été. Tout ce qui peut être allégué par les plus chauds admirateurs de cet auteur se réduit à ceci : que les circonstances sur lesquelles porte la critique sont aussi vraies que le reste de l’histoire, ce qui me paraît à moi, et surtout pour les glands, une défense très-imparfaite. Je pense donc que l’auteur fera bien de profiter de l’avis que le capitaine Absolu[1] donne à son valet, et de ne plus faire de mensonges, à moins qu’ils ne soient indispensables.


fin du monastère.


IMPRIMERIE DE MOQUET ET Cie, RUE DE LA HARPE, 90.
  1. Personnage d’une comédie de Sheridan.