Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/431

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pour Votre Honneur, répondit Glendinning. Mais le voici qui vient, il vous le communiquera lui-même ; j’aperçois son avant-garde au haut de la colline.

— En rangs, mes maîtres, dit sir John Foster à sa suite, « que ceux qui ont brisé leurs lances tirent leurs épées. Nous sommes un peu pris à l’improviste pour ce second combat, mais si ce nuage noir que nous voyons là-bas sur le sommet de la montagne nous apporte du mauvais temps, nous devons le supporter bravement malgré nos manteaux déchirés. En attendant, Stawarth, nous avons le daim que nous chassions. Voici Piercy Shafton bien lié entre deux soldats.

— Qui, cet enfant ? dit Bolton ; ce n’est pas plus Piercy Shafton que je ne le suis moi-même. Il porte bien, il est vrai, son habit élégant ; mais Piercy Shafton a une douzaine d’années de plus que ce petit coquin. Je le connaissais qu’il n’était pas plus haut que cela. Ne l’avez-vous jamais vu dans les joutes et à la cour ?

— Au diable toutes ces futilités ! dit sir John Foster ; et quand aurais-je donc eu le loisir de m’y livrer ? Tout le temps de ma vie ne fut-il pas employé à l’office de bourreau, poursuivant les voleurs aujourd’hui, les traîtres demain, craignant tous les jours pour ma vie ; l’épée jamais suspendue dans mon château, les pieds jamais hors des étriers, la selle toujours sur le dos de mon cheval ; et maintenant, parce que j’ai commis une méprise sur la personne d’un homme que je n’ai jamais vu, je suis certain que les premières lettres que je vais recevoir du conseil-privé vont me traiter comme un chien. Pour un homme la mort vaudrait mieux qu’une telle fatigue et un tel esclavage. »

Un trompette interrompit les plaintes de Foster, et un poursuivant d’armes écossais qui l’accompagnait annonça que le noble comte de Murray désirait, en tout honneur et sûreté, une conférence personnelle avec sir John Foster, à moitié chemin entre les armées, avec six compagnons chacun, et dix minutes de trêve aller et venir.

« Et maintenant, dit l’Anglais, voici un autre malheur. Il faut que j’aille parler avec ce faux Écossais qui est là-bas, il connaît l’art d’inventer des fourberies et de jeter de la poudre aux yeux d’un homme franc, aussi bien que le plus grand coquin du Nord. Je ne suis pas de force avec lui en paroles ; et quant aux coups, nous en avons assez. Poursuivant, nous acceptons la conférence ; et vous, écuyer (s’adressant au jeune Glendinning), allez avec vos