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CHAPITRE XXVII.


détention de sir percy.


De par Notre-Dame ! sheriff, le compte est difficile à établir. Faut-il que moi, qui possède tous les titres de la naissance et de la baronnie, je me voie détenu par la disparition accidentelle d’un misérable forestier qui ne possède au monde que la boucle en cuivre de la ceinture où il suspend son couteau.
Ancienne comédie.


Tandis qu’Édouard faisait tous les préparatifs nécessaires pour assurer la punition de l’assassin présumé de son frère, avec une soif de vengeance qui, jusqu’à présent, n’avait pas paru être dans son caractère, sir Piercy Shafton faisait au sous-prieur les communications qu’il lui convenait de faire. Celui-ci l’écoutait avec une grande attention, car le récit du chevalier n’était pas des plus clairs, d’autant que son amour-propre lui faisait taire ou changer les détails qui auraient pu le rendre plus intelligible.

« Vous saurez, dit-il, révérend père, que ce jeune rustre ayant trouvé à propos de m’insulter grièvement, en présence de votre vénérable supérieur, de vous-même, et d’autres personnages respectables, entre autres de la demoiselle Marie Avenel, que j’appelle ma Discrétion, en tout bien et en tout honneur ; cette injure que je trouvai encore plus insupportable, attendu le temps et le lieu, avait porté mon ressentiment tellement au-delà des bornes de la prudence, que je résolus de lui accorder les privilèges d’un égal, et de lui faire l’honneur de me battre avec lui.

— Mais, sir chevalier, dit le sous-prieur, vous laissez de côté deux points : premièrement, pourquoi le gage qu’il vous offrit vous offensa-t-il aussi vivement ; et ensuite, comment ce jeune homme, que vous rencontriez tout au plus pour la seconde fois, pouvait-il connaître assez votre histoire pour vous avoir ému aussi profondément ?

— Votre première question, très-révérend père, » reprit le chevalier en rougissant, « nous la laisserons de côté, s’il vous plaît,