Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/419

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attaché au Covenant, qu’il fut le premier, en 1639, à traverser la Tweed au milieu des flots, à la tête de son régiment, pour charger les troupes royales ? C’est encore lui, je crois, qui imposa le Covenant aux bourgeois et au collège d’Aberdeen, à la pointe de l’épée et de la lance. — Je comprends vos sarcasmes, sir Duncan, répondit Montrose avec calme, et je dois seulement ajouter que si un sincère repentir peut effacer les erreurs de jeunesse et l’obéissance aux insinuations artificieuses d’ambitieux hypocrites, les crimes que vous me reprochez me seront pardonnés. Je suis ici, l’épée à la main, prêt à répandre le plus pur de mon sang pour expier mes erreurs, et un homme ne peut rien faire de plus. — Milord, je suis fâché de n’avoir pas d’autre réponse à porter au marquis d’Argyle. J’avais de plus à vous annoncer de sa part, que, pour prévenir les sanglantes représailles qui doivent nécessairement accompagner une guerre dans les Highlands, il désirait que l’on fît une trêve dans le nord des montagnes. L’Écosse est assez grande pour nous offrir des champs de bataille, sans que des voisins détruisent mutuellement leurs domaines et leurs propriétés. — C’est une proposition pacifique, dit Montrose en riant, que l’on devait entendre d’un homme dont les actions ont toujours été plus pacifiques que ses intentions. Cependant, si les termes d’une pareille trêve pouvaient être fixés également, si nous pouvions obtenir des garanties (car, sir Duncan, cela est indispensable) que votre marquis observerait ces conditions avec une stricte fidélité, pour ma part je serais charmé de laisser la paix derrière nous, puisque nous devons porter la guerre en avant. Mais vous êtes trop vieux soldat et trop expérimenté, pour qu’il soit prudent à nous de vous permettre de rester dans cette maison et d’y être témoin de nos préparatifs ; en conséquence, lorsque vous vous serez reposé et rafraîchi, nous vous prions de retourner en toute hâte à Inverary, et nous enverrons avec vous un gentilhomme de notre parti, pour arrêter les conditions d’un armistice dans les Highlands, en cas que le marquis n’ait pas changé d’avis à cet égard. »

Sir Duncan se contenta de saluer pour marquer son approbation. « Milord de Menteith, continua Montrose, voulez-vous avoir la bonté de suivre sir Dumcan Campbell d’Ardenvohr, tandis que nous déciderons quel cavalier l’accompagnera. Mac-Aulay, permettez que je réclame pour sir Duncan tous les égards de l’hospitalité. — J’ai donné des ordres en conséquence, » dit Allan Stuart