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d’abord au désespoir, ensuite à la frénésie. C’est dans ce sens que l’auteur a tâché de présenter son roman tragique. Quelque ressemblance que l’on puisse supposer exister entre lady Ashton et la dame Marguerite Ross, le lecteur ne doit pas se figurer que j’aie voulu tracer le portrait du premier lord, vicomte Stair, dans celui de William Ashton. Lord Stair, quelles qu’aient été ses qualités morales, fut certainement un des premiers hommes d’état et un des premiers jurisconsultes de son temps.

Quelques amateurs des localités ont cru voir dans le château imaginaire de Wolf’s Crag celui de Fast Castle. L’auteur n’est pas compétent pour juger de la ressemblance entre l’objet réel et l’objet de pure invention, n’ayant jamais vu Fast Castle que de la mer. Mais les analogies de cette nature, tels que les nids de l’aigle, les rocs escarpés sur l’abîme, ou les promontoires, se retrouvent dans beaucoup d’endroits de la côte orientale d’Écosse, et la position de Fast Castle paraît sans doute ressembler à celle de Wolf’s Crag autant que toute autre, en même temps que son voisinage de la chaîne montagneuse de Lammermoor rend l’assimilation probable.

Nous ajouterons, en terminant ce préliminaire, que la mort de l’infortuné marié, à la suite d’une chute de cheval, a été, dans le roman, attribuée à l’amant de la fiancée, non moins malheureux qu’elle.