Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 10, 1838.djvu/97

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fants jaunes, mais que le diable m’emporte si j’oserais m’exposer pour eux ! Cette vieille femme a parlé trop haut, et devant beaucoup trop de monde. Écoutez, mon vieux gentilhomme, dit-il à Milnwood, il faut que j’emmène votre neveu au quartier-général ; ainsi je ne puis, en conscience, garder plus que ce qui m’est dû comme argent de civilité. « Alors ouvrant la bourse, il donna une pièce d’or à chacun de ses soldats, et en prit trois pour lui. « Maintenant, dit-il, vous aurez la consolation de savoir que votre parent, le jeune capitaine Perroquet, sera regardé avec bonté et traité avec respect ; quant au reste de l’argent, je vous le rends. »

Milnwood s’empressa de tendre la main.

« Seulement vous savez, » dit Bothwell jouant encore avec la bourse, « que chaque propriétaire est responsable de l’obéissance et de la loyauté de ses gens, et que les miens ne sont pas obligés de se taire sur le sujet du beau sermon que nous a fait cette vieille puritaine couverte de son plaid de tartan ; et je pense que vous présumez que les conséquences de ce récit vous attireront de la part du conseil une forte amende. — Bon sergent, ô digne capitaine ! » s’écria l’avare glacé de terreur, « je suis certain qu’il n’y a personne dans ma maison qui, à ma connaissance, voudrait vous offenser. — Bon ! répondit Bothwell, vous l’entendrez donner elle-même son témoignage, comme elle le nomme. Vous, mon ami, dit-il à Cuddie, éloignez-vous et laissez votre mère exprimer sa pensée. Je vois qu’elle a amorcé et rechargé depuis son premier feu. — Seigneur ? noble monsieur, dit Cuddie, la langue d’une vieille femme est trop peu de chose pour faire tant de bruit ; ni moi ni mon père n’avons jamais pris garde à ce que disait ma mère. — Silence, mon enfant, tandis que vous n’avez rien contre vous, dit Bothwell, vous me paraissez plus fin que vous ne voulez nous le faire croire. Allons, bonne dame, vous voyez que votre maître ne pense pas que vous puissiez nous donner un si brillant témoignage. »

Le zèle de Mause n’avait pas besoin de cet aiguillon pour la remettre sur la voie.

Malheur aux complaisants et aux égoïstes charnels qui souillent et perdent leur conscience en se prêtant aux méchantes extorsions de l’ennemi, et livrent le Mammon de l’injustice aux fils de Bélial, pour être en paix avec eux ! C’est une criminelle complaisance, une basse alliance avec l’ennemi. C’est le mal que fit