Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 10, 1838.djvu/293

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haï des presbytériens que Claverhouse lui-même ; car, sans aversion contre leurs personnes, mais par cruauté naturelle, il se livrait contre eux aux violences que Claverhouse n’employait que par des raisons politiques, comme les moyens les plus efficaces d’intimider les partisans de la religion presbytérienne et d’anéantir entièrement cette secte.

La présence de ces deux généraux, dont il connaissait personnellement le premier, et dont il reconnut le second au portrait qu’on lui en avait fait, parut à Morton d’un fâcheux augure pour le succès de son ambassade. Cependant, malgré sa jeunesse et son inexpérience, et le mauvais accueil qu’on allait probablement faire à ses propositions, lorsqu’on lui fit signe de s’approcher, il s’avança avec assurance, déterminé à défendre de son mieux la cause de son pays et de ses compagnons d’armes. Montmouth le reçut avec cette grâce et cette courtoisie qui accompagnaient ses moindres actions ; Dalzell le regarda d’un air sombre et impatient ; Claverhouse lui adressa un sourire ironique et une légère inclination de tête, et parut le traiter comme une ancienne connaissance.

« Vous venez, monsieur, de la part de ces malheureux, maintenant réunis en armes, dit le duc de Montmouth, et vous vous nommez, je crois, Morton. Faites-nous le plaisir de nous exposer le sujet de votre message. — Milord, répondit Morton, il est contenu dans un écrit intitulé Remontrances et Supplication, que lord Evandale a dû remettre entre les mains de Votre Grâce. — Oui, monsieur, répondit le duc ; et j’ai appris de lord Evandale que M. Morton s’était conduit dans ces malheureuses affaires avec autant de modération que de générosité : je le prie d’en vouloir bien recevoir mes remercîments. »

Ici Morton vit Dalzell secouer la tête avec indignation, et dire quelques mots à l’oreille de Claverhouse ; celui-ci sourit en faisant un mouvement des sourcils presque imperceptible. Le duc tira la pétition de sa poche : il semblait combattu, d’un côté, entre

    contre l’aile droite de Wallace. En cette circonstance, le capitaine Paton se conduisit avec beaucoup de bravoure et d’intrépidité. Dalzell, qui l’avait connu dans les premières guerres, avança sur lui, pensant le faire prisonnier. À ce mouvement tous deux mirent le pistolet à la main. À la première décharge, le capitaine Paton apercevant la balle de son pistolet rebondir sur la botte de Dalzell, et en sachant bien la cause (Dalzell était à l’épreuve de la balle), porta la main à sa poche pour en tirer quelques petites pièces d’argent qu’il y tenait en réserve à cet effet, et en mit une dans son pistolet ; mais Dalzell, qui avait l’œil sur lui pendant ce temps-là, se retira derrière son propre domestique, lequel fut tué à sa place. »