Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 10, 1838.djvu/195

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sez donc pas la charrue dans le sillon ; ne vous détournez pas du sentier dans lequel vous êtes entrés comme les hommes illustres d’autrefois, que Dieu suscita pour la gloire de son nom et la délivrance de son peuple affligé. Ne faites pas halte dans la course où vous êtes engagés, de peur que la fin ne soit pire que le commencement. Placez donc un étendard sur le terrain, sonnez la trompette sur les montagnes ; ne permettez pas au berger de rester auprès de sa bergerie, ou au semeur d’être oisif dans le champ de labour ; mais redoublez de veilles, nommez-vous des chefs, de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines ; appelez l’infanterie comme le tourbillon des vents, et faites venir la cavalerie comme le bruit des grandes eaux ; car les passages des destructeurs sont fermés, leurs verges sont consumées, et le visage de leurs hommes de bataille s’est détourné pour fuir. Le ciel a été avec vous, et a brisé l’arc du fort : que le cœur de chaque homme soit donc comme le cœur du vaillant Machabée, que la main de chaque homme soit comme la main du fort Samson ; l’épée de chaque homme comme l’épée de Gédéon, qui ne se détournait pas du carnage ; car la bannière de la réforme s’est déployée sur ces montagnes dans toute sa beauté primitive, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

« Heureux aujourd’hui celui qui troquera sa maison pour un casque, et qui vendra son vêtement pour une épée, et qui unira son sort à celui des enfants du Covenant jusqu’à l’accomplissement de la promesse ! et malheur, malheur à celui qui, par intérêt charnel et par amour de lui-même, s’abstiendra du grand œuvre ! car la malédiction sera sur lui, oui la malédiction amère de Méroz, parce qu’il ne vint pas à l’aide du Seigneur contre les puissants. Levez-vous donc, et agissez. Le sang des martyrs coule sur les échafauds et crie vengeance ; les os des saints qui blanchissent sur les chemins veulent être vengés ; les gémissements des innocents captifs dans les îles désertes de la mer et dans les cachots des hauts palais du tyran demandent leur délivrance ; les prières des chrétiens persécutés, qui cherchent un abri dans les cavernes et dans les déserts contre l’épée des persécuteurs, succombant à la faim, mourant de froid, manquant de feu, de nourriture, d’abri et de vêtements, parce qu’ils servent Dieu plutôt que les hommes ; ces prières sont avec vous ; elles plaident, elles veillent, elles frappent, elles assiègent les portes du ciel en votre faveur. Le ciel lui-même combattra pour vous, comme les astres combattirent