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LE LAI


DU


DERNIER MÉNESTREL.




CHANT PREMIER.




I.

Le banquet était terminé dans la forteresse de Branksome 1, et la dame de Buccleuch s’était rendue dans son cabinet secret ; son cabinet gardé par des caractères et des paroles magiques, terribles à entendre, terribles à prononcer… Jésus, Marie, protégez-nous ! nulle âme vivante, qu’elle seule, n’avait osé franchir la pierre qui en formait le seuil.

II.

Les tables avaient été enlevées : tout était rentré dans le repos ; les chevaliers, les pages et les écuyers attachés au service de la noble dame, erraient encore dans la vaste salle ou se groupaient autour d’un grand feu. Les chiens, las d’avoir couru le cerf, étaient étendus sur le jonc qui couvrait le plancher, et se fatiguaient en rêve à suivre la chasse dans la forêt depuis la pierre du Téviot jusqu’aux marais d’Eskdale.

III.

Vingt-neuf chevaliers de renom avaient leurs boucliers suspendus dans la grande salle de Branksome 2. Vingt-neuf écuyers éprouvés étaient chargés de leur ramener leurs coursiers du clos