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piter), abandonne la colline qu’il occupait et les bois impénétrables. À peine avait-il disparu et entrait-il dans la plaine, qu’Énée, arrivé dans les défilés ouverts, franchit les hauteurs, et sort de l’épaisseur des bois. Ainsi l’un et l’autre marchent rapidement vers la ville avec toute leur armée, et ne sont plus séparés par un long intervalle. Énée a vu de loin la plaine fumante de poussière, et la marche des bataillons de Laurente : Turnus, en même temps, a reconnu le redoutable Énée sous les armes ; il a entendu le pas des hommes et le souffle des chevaux hennissants. Sur-le-champ ils en viendraient aux mains et commenceraient le combat, si le brillant Phébus ne plongeait dans les flots d’Ibérie ses coursiers fatigués, et si le jour tombant ne ramenait la nuit. Les deux chefs prennent position devant la ville, et s’entourent de retranchements.