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de toutes parts dans l’enceinte de ses murailles, l’armée Troyenne n’a plus aucun moyen de fuir. En vain les malheureux se tiennent au haut des tours, et disséminent sur les remparts le peu de défenseurs qui leur restent. À leur tête se distinguent Asius, le fils d’Imbrasis, Thymète, les deux Assaracus, Castor et le vieux Thymbris ; deux frères de l’illustre Sarpédon, Thémon et Clarus, enfants de la haute Lycie. Digne rival et de Clytius son père et de son frère Mnesthée, Acmon de Lyrnesse s’avance, pliant sous le poids d’un rocher, vaste débris d’une montagne : les traits, les pierres, les brandons enflammés volent du haut de ces murs, et tous les arcs sont tendus. Parmi eux se fait remarquer le jeune Iule, tendre objet de la sollicitude de Vénus : sa tête est nue ; sa belle et longue chevelure que retient un réseau d’or flotte sur son cou blanc comme le lait. Telle une pierre précieuse, que l’art a enchâssée dans l’or, brille au front ou au cou d’une jeune beauté ; telle encore la blancheur de l’ivoire emprunte un nouvel éclat du buis ou du térébinthe d’Oricie dans lequel il est incrusté.

Et toi aussi, généreux Ismare, illustre rejeton d’une noble famille de la Méonie, où l’homme cultive un sol fertile, et que le