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menez aux combats les Troyens et les Toscans réunis. Je veux aussi que Pallas, espoir et consolation de mes vieux ans, vous accompagne ; qu’il s’accoutume, sous un tel maître, à supporter les durs travaux de Mars ; qu’il contemple vos exploits, et vous admire dès ses plus jeunes ans. Je lui donnerai deux cents cavaliers, l’élite et la force de la jeunesse Arcadienne, et un nombre égal, offert par lui, marchera sous vos ordres. »

Il achevait à peine : Énée et le fidèle Achate, le regard immobile, gardaient le silence, et de sombres pensées agitaient leur esprit, quand, par un ciel sans nuages, Cythérée leur donne un signal favorable. Tout à coup l’éclair brille avec un grand bruit dans les régions éthérées ; la terre semble s’ébranler, et la trompette de Tyrrhène a retenti bruyamment dans les airs. Ils lèvent les yeux : les cieux grondent encore avec plus de fracas. Alors, à travers les nuages, dans une région sereine du ciel, ils voient des armes resplendir et s’entre-choquer à grand bruit. L’étonnement et l’effroi ont saisi les cœurs. Mais le héros troyen reconnaît, à ce bruit, les promesses de sa mère. « Cher hôte, dit-il, ne cherchez pas ce qu’annonce un tel prodige : c’est à moi qu’il s’adresse : c’est le signal que la déesse, ma mère, m’a promis de donner de l’Olympe, si la guerre m’est déclarée : elle