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domination les Sarrastes, et les plaines qu’arrose le Sarnus ; les peuples de Rufra, de Batule, de Célène ; et les cultivateurs des champs qui dominent les remparts d’Abelle et ses riches vergers. Tous lancent de pesants javelots à la manière des Teutons : l’écorce du liége leur sert de casque ; on voit briller leurs boucliers d’airain, briller leurs glaives d’airain.

Les montagnes de Nersa t’envoyèrent au combat, vaillant Ufens, célèbre par ta gloire et par le bonheur de tes armes. Les plus renommés entre tes guerriers sont les farouches Équicoles, chasseurs infatigables dans les forêts : ils ouvrent, sans quitter leurs armes, de durs sillons sur un sol ingrat, et se plaisent chaque jour à ravir un nouveau butin et à vivre de rapines.

À cette guerre vient aussi, envoyé par Archippe son roi, le valeureux Umbron, pontife de la nation des Marrubiens, et qui couronne son casque de l’olivier paisible. Il savait, de la voix et de la main, endormir les vipères et les dragons à l’haleine funeste ; il savait apaiser leur colère et guérir leurs morsures. Mais ses charmes assoupissants et ses herbes cueillies sur les montagnes des Marses furent sans vertu contre l’atteinte d’une lance troyenne. C’est toi, Umbron, que la forêt d’Anguitie, toi que le