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Tibre et du Fabaris ; et ceux qu’envoya la froide Nursie ; les phalanges d’Horta, et les peuples latins, ceux qui vivent sur les deux rives de l’Allia, nom fatal aux Romains. Le nombre de tous ces guerriers égale les vagues que roule la mer de Libye, lorsque, dans l’hiver, l’orageux Orion se plonge dans les ondes ; ou les épis serrés qui mûrissent aux champs de l’Hermus et dans les plaines jaunissantes de la Lycie. Leurs boucliers retentissent, et la terre tremble sous leurs pas.

D’un autre côté, Halesus, fils d’Agamemnon, ennemi du nom troyen, attelle à son char des chevaux rapides, entraîne avec lui et amène à Turnus mille peuples belliqueux : ceux qui cultivent les riants coteaux du Massique, chers à Bacchus, et les Auronces descendus de leurs hautes collines ; les Sidicins qui habitent les plaines ; les guerriers qui ont quitté Calès et les rives sablonneuses du Vulturne ; et le farouche Saticule, et la troupe des Osques. Ils sont armés de courts javelots qu’une longue courroie lance et ramène ; un petit bouclier de cuir couvre leur bras gauche, et ils combattent de près avec un glaive recourbé.

Tu ne seras pas oublié dans mes vers, Œbale, toi qui reçus, dit-on, le jour de la nymphe Sébéthis et de Télon, lorsque, dans sa vieillesse, il régnait à Caprée sur les Téléboens. Mais, non content des domaines paternels, le fils avait dès lors soumis à sa