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la terre rebelle à tes vœux l’espérance d’une année : d’autres ont commencé à semer avant le coucher de Maïa ; mais de stériles épis ont trompé leur attente.

Préfères-tu la vesce et l’humble faséole ? tes soins descendent-ils jusqu’à la lentille d’Égypte ? le coucher du Bouvier t’indiquera d’une manière infaillible le moment de les semer. Commence alors, et poursuis jusqu’au milieu des frimas.

C’est pour cela que le soleil radieux a divisé en douze constellations le cercle qu’il décrit dans les cieux. Cinq zones en embrassent le contour : l’une toujours ardente, toujours brûlée des feux du soleil ; deux autres, à distance égale de la première, s’étendent jusqu’aux extrémités du globe, et n’offrent que des mers de glace et de noirs frimas ; entre ces dernières et celle du milieu, deux autres, plus favorisées des dieux, ont été accordées aux malheureux mortels : et c’est en les traversant obliquement que le soleil franchit les signes du Zodiaque.

Vers la Scythie et les monts Riphées, le globe s’élève ; il s’abaisse et redescend au midi du côté de la Libye. Notre pôle est toujours au-dessus de l’horizon ; l’autre, sous nos pieds, ne voit que le Styx et le séjour des mânes. C’est là que le Dragon, comme un fleuve immense, embrasse de ses replis sinueux