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ses qui touchent la curiosité et le goût du commun des hommes.]

599. [Se flattera-t-on de briller par la philosophie, ou par les lettres, dont si peu de gens sont capables de juger, pendant que la gloire des politiques, si palpable, et si utile à tout le monde, trouve des contempteurs et des aveugles, qui protestent publiquement contre ses titres?]

600. [Les hommes méprisent les lettres parce qu’ils en jugent comme des métiers, par leur utilité pour la fortune.]

601. [Il faut être né raisonnable ; car on tire peu de fruit des lumières et de l’experience d’autrui.]

602. [On ne peut avoir beaucoup de raison et peu d’esprit.]

603. [Une maxime qui a besoin de preuves, n’est pas bien rendue.]

604. [Nous avons d’assez bons préceptes, mais peu de bons maîtres.]

605. [Un petit vase est bientôt plein ; il y a peu de bons estomacs, mais beaucoup de bons aliments.]

606. [Le métier des armes fait moins de fortunes qu’il n’en détruit[1].]

607. [On ne peut avancer les gens de guerre que selon leur grade ou leurs talents : deux prétextes ouverts à la faveur, pour colorer l’injustice.]

608. [Il y a des gens qui n’auraient jamais fait connaître leurs talents, sans leurs défauts.]

609. [Les écrivains nous prennent notre bien, et le déguisent, pour nous donner le plaisir de le retrouver.]

  1. Vauvenargues avait grandement endommagé sa modeste fortune au service, qui était alors fort onéreux pour les officiers. (Voir la 48e Réflexion, page 104.) — G.