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[c’]est que nous nous passions si aisément d’une plus grande perfection[1].

463. Nous pouvons parfaitement connaitre notre imperfection, sans être humiliés par cette vue.

464. Les grands ne connaissent pas le peuple, et n’ont aucune envie de le connaître.

465. La lumière est le premier fruit de la naissance, pour nous enseigner que la vérité est le plus grand bien de la vie.

466. Rien ne dure que la vérité.

467. Il s’appartient qu’aux âmes fortes et pénétrantes de faire de la vérité le principal objet de leurs passions.

468. La vérité n’est pas si usée que le langage, parce qu’il appartient à moins de gens de la manier.

469. [Ce n’est pas tout à fait la vérité qui manque le plus souvent aux idées des hommes, mais la précision et l’exactitude. Le faux absolu se rencontre rarement dans leurs pensées, et le vrai, pur et entier, se trouve encore plus rarement dans leurs expressions.]

470. [Il n’y a aucune vérité qui ne nous arrache notre consentement, lorsqu’on la présente tout entière et distincte à notre esprit.]

471. [Il n’y a aucune idée innée, dansle sens des Cartésiens; mais toutes les vérités existent indépendamment de notre consentement, et sont éternelles.]

472. [La vérité n’a point d’autre preuve de son existence que l’évidence, et la démonstration n’est autre chose que l’évidence obtenue par le raisonnement.]

  1. Var. : [ « C’est peut-être une sorte de noblesse dans les hommes, et un des plus beaux privilèges de leur être, de se passer si aisément d’une plus grande perfection. » ]