92. Il n’y a point de parti si aisé à détruire que celui que la prudence seule a formé : les caprices de la nature ne sont pas si frêles[1] que les chefs-d’œuvre de l’art.
93. On peut dominer par la force, mais jamais par la seule adresse[2].
94. Ceux qui n’ont que de l’habileté ne tiennent en aucun lieu le premier rang[3].
95. La force peut tout entreprendre contre les habiles[4].
96. Le terme de l’habileté est de gouverner sans la force[5].
97. C’est être médiocrement habile que de faire des dupes[6].
98. La probité, qui empêche les esprits médiocres de parvenir à leurs fins, est un moyen de plus de réussir pour les habiles[7].
99. Ceux qui ne savent pas tirer parti des autres hommes sont ordinairement peu accessibles.
100. Les habiles ne rebutent personne[8].
101. L’extrême défiance n’est pas moins nuisible que son contraire ; la plupart des hommes deviennent inutiles à celui qui ne veut pas risquer d’être trompé[9].
102. Il faut tout attendre et tout craindre du temps et des hommes.
103. Les méchants sont toujours surpris de trouver de l’habileté dans les bons[10].
- ↑ Var. : « Les caprices les moins réguliers de la nature ne sont pas aussi fragiles, » etc.
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.] Var. : « La probité, qui borne les moyens des esprits médiocres, devient elle-même un moyen de réussir. »
- ↑ [Bien. — V. ]
- ↑ [Bien. — V. ] Var. : « Il ne faut pas trop craindre d’être dupe. »
- ↑ [Bien. — V.] — Voir page, 321, le 28e Caractère (Varus). — G.