de sorte que, s’il arrive dans la suite qu’on fasse la même réflexion, on se persuade aisément qu’elle est nouvelle, tant elle offre de circonstances et de dépendances qu’on avait laissé échapper[1].
11. Si une pensée ou un ouvrage n’intéressent que peu de personnes, peu en parleront[2].
12. C’est un grand signe de médiocrité de louer toujours modérément[3].
13. Les fortunes promptes en tout genre sont les moins solides, parce qu’il est rare qu’elles soient l’ouvrage du mérite : les fruits mûrs mais laborieux de la prudence sont toujours tardifs[4].
14. L’espérance anime le sage, et leurre le présomptueux et l’indolent, qui se reposent inconsidérément sur ses promesses.
15. Beaucoup de défiances et d’espérances raisonnables sont trompées.
16. L’ambition ardente exile les plaisirs, dès la jeunesse, pour gouverner seule[5].
17. La prospérité fait peu d’amis.
18. Les longues prospérités s’écoulent quelquefois en un moment, comme les chaleurs de l’été sont emportées par un jour d’orage.
19. Le courage a plus de ressources contre les disgrâces que la raison[6].
- ↑ Var. : « On la voit dans un jour si différent, et avec tant de circonstances et de dépendances nouvelles, qu’on se l’approprie. »
- ↑ Var. : « Peu l’applaudiront. »
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.]
- ↑ [Bien. — V.] — Var. : « Le courage agrandit l’esprit. » — La 1re édition ajoutait cette Maxime : « Le courage est la lumière de l’adversité. » Voltaire la trouvait obscure, et Vauvenargues l’a supprimée. — G.