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SUR QUELQUES CARACTÈRES.


comprises, ou dont il n'a pénétré qu'un seul coté. S’il ren- contre une réflexion fausse dans Pascal, il ne manque pas de se persuader, sur ce petit avantage, qu'il ale sens plus juste que ce rare esprit, etil se console aisément de n’avoir pas son éloquence'. Pour un mot qui lui parait has dans les Oraisons funèbres de Bossuet, et qui n’est peut-etre que naïf', il dit que tous les hommes ont mal jugé de cet ora- teur, et il s’étonne qu’ils soient dupes de sa réputation. Si pourtant on lui parle d'un auteur moderne, il le ravale par ` la comparaison qu'il en fait avec les memes auteurs qu'il a critiqués, et il ne peut pas croire que la nature puisse en- core produire de semblables génies. Cependant, cet homme, si chagrin et si difficile, ne laisse pas de louer quelquefois, mais c'est afin de contredire ceux qui blàment; et, d’a.il— leurs, pour qu'il loue un écrivain, il faut au moins que cet écrivain n`ait jamais rien composé dans son genre. Parce qu'il a ouî dire que Quinault est le poète des Grâocs, il le croit le plus grand poète qu'il y ait eu, et il assure que Boileau n’était qu’un sot; il avoue que Quinault doit quel- que chose à Lulli , mais il ne sait pas que ce restaurateur ` de la musique est plus élevé que le poète; il croit que c’est le poète qui est sublime, et il n’accorde à Lulli que de la noblesse. Lui·mème fait des vers et de la musique, que personne ne chante que lui, et, quoiqu'il sache a peine écrire une lettre de bonne année, il a donné au public quatre gros volumes de prose, qui ont fait grand tort a son li- braire. (Fest un homme qui n'a point un sentiment qui lui appartienne, presque point d'idée saine et développée, et qui, néanmoins, ne passerait pas à un autre auteur la plus petite faute de langage; on lui parle un idiome étranger, l0rsqu’on sort du cercle des principes rebattus dans le monde, et qu’on apprend, en naissant, comme sa langue. ’ ll est persuadé pourtant qu'il sait beaucoup plus qu’on ne • Var. : ¤ Parce qu’on démele au]ourd'hul les erreurs magnifiques de Des- « cartes, qu’iI n'aurait jamais aperçues de lui-memo, Il ne manque pas do ¤ se urolre I'esprit bien plus junte que ce philosophe. • _ I