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326 ESSAI ou légère; c’cst une imagination rapide et impérieuse qui règne souverainement sur tout leur étre, qui soumet leur génie, et qui leur prescrit tour a tour ces belles actions et ces fautes, ces hauteurs et ces petitesses, ces empresse- ments et cœ dégoûts, enfin toutes ces conduites différentes, _ qu’on accuse à. tort de fausseté ou de folie.] 31. ——— [trois , ou rfllommc ferme.] [Lycasassocie a une ame fière, hardie et impétueuse, un esprit de réflexion et de profondeur qui modère les conseils de ses passions, qui le détermine par des motifs impénétra- bles, et le fait marchera ses fins par plusieurs toutes. C'est un deces hommes à. la vue longue, qui considèrent de loin la suite des choses; qui achèvent toujours un dessein com- mencé; qui, pour atteindre leur objet, savent iléchir et résister à propos; qui sont capables, je ne dis pas de dissi- muler ou un malheur ou une offense, mais de s'élever au- dessus , au lieu de s'y laisser abattre; ames profondes, indépendantes par leur fermeté atout oser ou a tout soulïrir. qui, soit qu'elles résistent à leurs penchants par prévoyance. soit qu'elles se relachent, par hauteur et par nn secret sen- timent de leurs ressources, sur ce qu’on appelle prudence. ·trompent toujours, dans le bien comme dans le mal, les conjectures des plus pénétrants; tant l'habitude qu'elles ont de se posséder apporte de tempéraments a ce qu’elles veulent bien laisser paraitre de leur caractère et de leurs passions dominantes'.] 32. -» frnvrnou.] ['fryphon a l'esprit si court, et, d7ailleurs, si plein de lui-meme, qu'il n'a jamais fait attention aux intérêts, a la . condition et au caractère des autres hommes; il ne sait point traiter avec eux, ni placer ce qu'il leur dit; il offense ceux qu'il ve ut plaisanter, et n‘oblige point ceux qu' il veut louer, en sorte qu'il ne gagne ni les uns ni les autres, et qu'il I * Voyez, plus haut, page 03, nur la Fermeté dans lu ronduite. — G.