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320 ESSAI ait au monde quelquîun qui ennuie, ou qui soit incom- mode', pendant qu’un homme qui l'attend ches lui, et auquelil a donné heure pour finir une aiïaire importante, ne peut comprendre ce qui le retarde. De retour chez soi, ou lui dit que cet homme a fort attendu et s'en est enlin allé; il répond qu‘il n’y a pas grand mal, et commande qu'on le fasse souper '. 27. ·- [snox, ou LE Fat'.] Q [Erox est un fat qui caresse, en particulier ,` le meme homme qu'il vn désavouer en public, et qu‘il atïectera de

  • Add.: ull reve, il sommeille, il dlgère, il sue d’ètre assis; et son ame,

« qui est entièrement ramassée dans ses dun organes, pèse sur ses yeux, « sur sa langue, et sur les imaglnations les plus actives de ceux qui l‘é· · coutent. n — Autre cdd. : [ « Les objets ne font qu'errer sur la surface de •— son esprit; ses sens sont comme liés par la force de quelque charme in- ·· vincible, et tous les objets qui intéressent les hommes passent devant lui ·· comme un reve qui s‘enfuit sans laisser de trace, et s’évanouit sans re- tr [QUI'. n ]

  • Add. : « Malheureux d'ignorer les craintes, les désirs et les inquiétudes

« qui agitent les autres hommes, puisqu'il ne jouit du repos qu’au prix plus •· touchant des plaisirslu — Var.: [n Un homme est chez lui, A qui il a ·· donné heure pour une atïaire; il arrive deux heures apres le rende:-vous; «· il tire sa montre, ll est tout étonné qu‘il soit si tard, et que son homme ne ·« soit pas encore venu; on lui répond qu‘il est venu , mais qu‘il s’en est allé « avec quelque impatience, après avoir longtemps attendu; le pareœeux ne · ·« se trouble point de ne contretemps, et dit que son atïaire se fera tout ausi « bien un antre jour. S’il lit une tragédie, il suit exactement la division des _ « actes, et ne Pachève qu’en cinq jours; si on lui prete un livre, il le laine · perdre, ou n’en rend, blen longtemps après, que la moitié, parce que l‘au· « tre s'est usée entre ses mains, ou entre les mains de ses gens. Il entre quel- « quefois en colère, pour des bagstelies; mais, le plus souvent, il ne suit que « son indilférence, et laisse faire des sottises irréparables L ses enfants, pour « ne pas se donner la peine de les reprendre; quelque malheur qu‘il arrive ¤ A lui ou aux siens, ll s'en console aisément, et déclare que la vie est trop ·~ courte pour s'a||liger. Tout est désordre et dérangement dans sa maison; ~ on n’y mange jamais deux fois A la meme heure, et chacun y fait ce qu‘il ‘ ¤ veut; si bien que ses valets eux-memes s’ennnient de la liberté qu‘il leur • laisse; ils se lassent d'une vie si peu réglée, et sortent d'une maison ou ils · ont trop de temps pour réfléchir. Pauvre etre, sans vertus et sans vices, et ¤ qui ne connslt ni les biens, nl les maux dela vie, ni le plaisir, ni la gloire! •] -—- la lecteur remarquera aisément que, dans cette version inédite, Vauve- nargues donne plus aux détails que d'ordinaire, et se rapproche ainsi davan- tage du tour et de la façon de La Bruyère. - G.

  • Le Caractère que les diverses éditions donnent sous lc titre de l’lmpor-

lun! n’est qu’un fragment dc celui-ci. — G.