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214 FRAGMENTS. I · q 5. —— sun Les ¤n0s1rr:uns` on 17- sitzcrn. , ll me semble qu’on peut compter sous le règne de Louis XIV quatre écrivains de prose _de génie : Pascal, Bos- suet, Fénelon, La Bruyère. C’est se borner sans doute à un bien petit nombre; mais ce nombre, tout borné qu'il est, · ne se retrouve pas dans plusieurs siècles; les grands hom- mes dans tous les genres sont toujours trevrares. M. de Voltaire', dont les décisions sur toutes les cltosesde goût sont si justement estimées, neparalt accorder qu’au seul . Bossuet le mérite d'etre éloquent. Si ce jugement est exact, ‘ on pourrait présumer que le génie de l'éloquenoe est encore moins commun que celui de la poésie. 6. À [sun nascinres,] [Descartes, s’étant fondé sur des principes faux, a eu besoin de beaucoup d’invention et de sagacité pour éle- ver un système sur des fondements si ruineux`. ll est ad-. mirable, jusque dans ses erreurs, par le nombre prodi- gieux de machines et de ressorts dont il les a étayées; · ' cependant cette meme abondance ou cette diversité de moyens est une preuve qu'il n’a pas connu la vérité, la vérité étant telle de sa nature que, lorsqu’on la conçoit distinctement, on l’établit à peu de frais; elle se prouve elle—méme en- se montrant.] 7. — sun Moursxcua sr Muscat. - _ Montaigne pensait fortement, naturellement, hardiment; il joignait a une imagination inépuisable un espritinvin- ciblement tourné a réfléchir. On admire dans ses écrits ce caractère original qui manque rarement aux âmes vraies; il avait reçu de la nature ce génie sensible et frappant, qu'on. ne peut d’ailleurs refuser aux hommes qui sont supérieurs • Voir, ‘plu1 haut, Sur quelque: ouvrage: de DL de Voltaire, page 266. -c.