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FRAGMENTS.


expressions de l'autre '. On ne souhaite point celaen les . lisant; car chacun d'eux s'exprime dans les termes les plus assortis au caractère de ses sentiments et de ses idées, ce qui est la véritable marque du génie. Ceux qui n'ont que de l’esprit empruntent successivement toute sorte de tours st d’expressions; ils n’ont pas un caractère distinctif, etc. 2. —— son LA sauveur. • ll n’y a presque point de tour dansléloquence qu’on ne trouve dans La Bruyère; et si on y désire quelque chose, se ne sont pas certainement les expressions, qui sont d'une ' Force infinie, et toujours les plus propres et les plus pré-· sises qu’on puisse employer. Peu de gens l'out compté parmi les orateurs, parce qu’il n’y a pas une suite sensible ~ ians ses Caractères. Nous faisons trop peu d'attenti0n à la perfection de ces fragments , qui contiennent souvent plus ie matière que de longs discours, plus de proportion et plus d'art. On remarque dans tout son ouvrage un esprit iuste , élevé, nerveux, pathétique ’, également capable de réûexion et de sentiment, et doué avec avantage de cette nventîou qui disceme ’ la main des maitres et qui carac- .érise le génie L Personne n’a peint les détails avec plus de t [Bien.- V.] I

  • [Vauvenargues accorde a La Bruyère du pathétique, et c’est ce qui me

naralt lui manquer le plus. Vauvenargues n'a-t-il pas pris la vivacité des oura pour le sentiment? Un rnorallste peut à toute force s'en passer, mais ant mieux pour Iul s’il en a; tant mieux pour l'auteur qui en met partout où l peut entrer, meme dans la critique.- La H.] —Quoi qu'en dise La Harpe, fauvsnarguea araison : il y a dans La Bruyère un accent pathétique qui tient, ion pas a la vivacité der toun, mais au cœur meme de l'écrlvain. Par exem- ule, il y a peu de tableaux plus pathétique: que celui dela misérable condi- ion des paysans, ou de la fragile grandeur de Zénobte (voir La Bruyère, de · ` ’honmie, 128,-du biens de fortune, 78); et, bien queLa Harpe assure avec une certaine complaisance que la critique méme n'exclut pas le sentiment, il ¤'y a pas dans tout son Lycée deux lignes qu’on puisse comparer, sous ce apport, A ces deux pages émouvantes. — G.

  • Vauvenargues a voulu dire qui distingue. — G.

• i" Édition :— « Il est étonnant qu’on sente quelquefois dans un sl beau génie, et qui s’est élevé jusqu'au sublime, les bornes de l'esprit humain; = cela prouve qu'il est possible qu’un auteur sublime ait moins de profon- · deur et de aagacitè que des hommes moins pathétiquesz peat·etre que le · cardinal de Richelieu était supérieur a lilton. Mais les écrivains pathé- _