264 ‘ RÉELEXIONS CRITIQUES tendresse impétueuse de Mérope, ses discours coupés, vé- héments, et tantôt remplis de violence, tantôt de hauteur. Je ne suis pasassez tranquille à la représentation d'un ou- vrage qui produit de si grands mouvements,. pour examiner si les règles et les vraisemblances sévères n'y sont pas blessées; la pièce me serre le cœur dès le commencement, et me mène jusqu’à. la catastrophe sans me laisser la liberté de respirer. S'il y a donc quelqu'un qui prétende que la · conduite de l'ouvrage·est peu régulière, et qui pense que M. de Voltaire n'est pas heureux dans la fiction ou dans le. tissu- de ses pièces, sans entrer dans cette question, trop~ longue à discuter, je me contenterai de lui répondre qu: ce meme défaut dont on accuse M. de Voltaire a été re— proche très—justement à. plusieurs pièces excellentes, sans leur faire tort : les dénoûments de Molière sont peu estimés, · et le Misanthrope, qui est le chef-d’œuvre de la comédie, est une comédie sans action ; mais c’est le privilège des hommes ' comme Molière et M. deVoltaire, d’etre admirables, malgré leurs défauts, et, souvent, dans leurs défauts memes'. Reprenons Méropc. Ce que j’admire encore dans cette ‘ tragédie, c’est que les personnages y disent toujours ce qu’ils doivent dire, et sont grands sans alïectation. Il faut lireln seconde scène du second acte pour comprendre ce que je dis; qu'on me permette d'en citer la fin, quoiqu’il soit aisé de trouver dans la même pièce de plus grands morceaux: iscisrns. Ce tsar instirlct·de.gloirc-égaral mon A mes parents, uétris par les rides de l’sge, I’si de mes jeunes sns dérobé les secours : (Test ms première faute, elle s troublé mes jours. Le ciel m'en rpuni; le ciel inexorable M’a conduit dans le piège, et m's rendu coupable. uànorz. Il ne l’ost point, j’en crois son ingénuité; Le mensonge n’s point cette simplicité. I Ici, les diverses éditions donnent à tort un paragraphe repris m¤1P°‘" mot du morceau sur Boileau, nuque-l il appartient en effet. (Voir ls Ml! de l' page 235.) — G.
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