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SUR QUELQUES POÈTES.


l’ont précédé, quoique sa gloire , plus près de nos veux, ` · soit plus exposée a l'envie. Il ne m’appartient pas de faire une critique raisonnée de tous ses écrits, qui passent de trop loin mes connaissances et la faible étendue de mes lu- mières; ce soin me convient d’autant moins, qu'une infi- `nité d'hommes, plus instruits que moi, ont déja fixé les idées qu’on en doit avoir. Ainsi, je ne parlerai pas de la Hmriade, qui, malgré les défauts qu’on lui impute, et ceux qui y sont >«· effet, passe néanmoins , sans contestation, pour le plus grand ouvrage de ce siécle, et le seul poeme, en ce genre, de notre nation. Je dirai peu de choses encore de ses Tragédie: : comme il n’y en·a aucune qu’on ne joue au moins une foi chaque année, tous ceux qui ont quelque_ étincelle de bon goût peuvent y remarquer, d'eux-memes, le caractere original de l’auteur, les grandes pensées qui y ré- gnent, les morceaux éclatante de poésie qui les embellissent, la manière forte dont les passions y sont ordinairement con- duites, et les traits hardis et sublimes dont elles sont pleines. ` Je ne m’arrèterai donc pas à faire remarquer dans Ma- · home! cette expression grande et tragique du genre terrible, qu’on croyait épuisée par l’auteur d' Electre ‘. Je ne parlerai ' pas de la tendresse répandue dans Zaïre, ni du caractere théâtral des passions d' Hérode ’, ni de la singulière et noble nouveauté d’Alzir¢, ni des éloquentes harangues qu’on lit dans la Mort de César, ni enfin de tant d’autres piéces, tou- tœ différentes, qui font admirer le génie et la fécondité de leur auteur. Mais, parce que la tragédie de Mérope me parait encore mieux écrite, plus touchante et plus naturelle que les autres, je n'hésiterai pas à lui donner lapréférence. J’admire les grands caractères qui y sont décrits, le vrai qui règne dans les sentiments et les expressions, la simplicité sublime du role d'Égisthe , caractère unique sur notre théâtre; la _ • Il faut bien ae garder de confondre cette tragédie avec l'Élcclre de Crépillon; il s'agit de l’Éleclre de Voltaire, imprimée nous le nom d'0reslc.

  • Dans la tragédie de Mariumne. -— B.