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282 RÉFLEXIONS CRITIQUES, doive avoir de me tromper, en m’écartant. de leur sentiment et de celui du public, je hasarderai encore ici une réllexion; c’est que le vieux langage, employé par Rousseau dans ses meilleures épttres, ne me parait ni nécessaire pour écrire _ naïvement, ni assez noble pour la poésie. C’est à ceux qui font profession eux-memes de cet art à prononcer la-dessus; je leur soumets sans répugnance toutes les remarques que j’ai osé faire sur les plus illdstres écrivains de notre langue. Personne n’est plus passionné que je [ne] le suis pour les véritables beautés de leurs ouvrages; je ne connais peut- être pas tout le mérite de Rousseau, mais je ne serai pas fâché qu'on me détrompe des défauts que.j’ai cru pouvoir lui reprocher'. On ne saurait trop honorer les grands ta- lents d’un auteur dont la célébrité a fait les disgrâces , ` comme c’est la coutume chez les hommes, et qui n'a pu jouir dans sapatrie dela réputation qu’il méritait, que lors- que, accablé sous le poids de l'humiliation et de l’exil, la longueur de son infortune a désarmé la haine de ses enne- mis, et iléchi l’injustice de l’envie. · 9. — SUM QUELQUES OUVRAGES DE sl. DE VOLTAIRE ’. Après avoir parlé de Rousseau et des plus grands poètes du siècle passé, je crois que ce peut étre ici la place de dire quelque chose d'un homme qui honore notre siècle, et qui n’est ni moins grand ni moins célèbre que tous ceux qui « intérétque celui de la vérité, a la justitler, selon leurs foreœ, contre les ¤ artillcu de l’errvie. » ]-Ce passage, ou Vauvenargues annonce sea ré- flexions sur Voltaire, montre assez qu'el|es doivent suivre immédiatement lu réflexions sur Rousseau. Cependant les diverses éditions les séparent par un morceau sur Quinault, écrivain du 17* siècle, qui vient plus naturellement apres Corneille et Racine, ses contemporains. Nous avons rétabli l'or·dre que Vauvenargues indique lui-méme. Nous aurions voulu également mettre Chau- ·Iicu entre Quinault et J.-B. Rousseau ; mais nous ne l'avons pu osé, Vauve- nargues n’ayaut pas laissé d'indication femelle a cet. égard. — G. i incorrect. Reconnaître qu’on s'est tmmpé en regardant comme un défaut ce qui n‘en est pas un, ce n'est pas se détromper des défauts. — M. î Cet article a été imprimé pour la première fois dans l'édition de 1806. ll est tiré des manuscrits de l'auteur, mort plus de trente ans avant Voltaire. — F. - Les manuscrits nous ont fourni, pour cemorceau comme pourles au- tres, quelques corrections, variantes et additions. — G.