Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée

am uitnmmoue torité sisacrée? Pense-t·il qu'élevé par-dessus tous les etres, son génie est indépendant? Et. qui nourrirait dans ton cœur un si ridicule mensonge, étre infirme? Tant de degrés de puissance et d’intelligence, que tu sens au delà de toi, ne te font-ils pas soupçonner une souveraine raison ? Tu vis, faible avorton de l'étre; tu vis, et tu t’oses assurer que l'Ètre parfait ne soit pas-! Misérable, lève les yeux, regarde ces globes de feu qu’une force inconnue condense ; écoute, tout nous porte à croire que des etres si merveilleux n’ont pas ' le secret de leur cours; ils ne sentent pas leur grandeur ni leur étemelle beauté; ils sont comme s’ils n'étaient pas. Parle donc, qui jouit de ces etres aveugles, qui ne peuvent jouir d'eux—memes? qui met un accord si parfait entre tant de corps si divers, si puissants, si impétueux? d'où nait leur concert éternel'? D’un mouvement simple, incrée .... Je t'entends; mais ce mouvement, qui opère ces grandes _ merveilles, les sait—il, ne les sait-il pas? Tu sais que tu vis; nul insecte 11'ignore sa propre existence; et le seul principe de l'ètre, l’âme de l’univers .... 0 prodige! 6 blasphème! l’âme·de l'univers!... VO puissance invisible! pouvez-vous souffrir cet outrage! Vous parlez, les astres ·s'ébranlent, l’etre sort du néant, les tombeaux sont féconds; et l’impie vous défie avec impunité, il vous brave, il vous nic ! 0 parole exécrablel il vous brave, il respire encore, et il croit triom- pher de vous I '0 Dieu! détournez loin de moi les elïets de votre vengeance! 0 Christ! prenez-moi sous votre aile! Espidt saint, soutenez ma t`oi’ jusqu’à mon dernier soupir! PI‘ièI’l!« — 0 Dieu! qu'ai-je fait? quelle offense arme votre bras contre moi? quelle malheureuse faiblesse m’at< tire votre indignation? Vous versez dans mon cœur malade le fiel et l'ennui qui le rongent; vous séchez Pespérance au 1 Vauvenargues a exprimé les memes idées dans le Discours sur Plnègalilé des richauca (p. HB-170). - G. 2 Il est assez clair, d‘aprè§ ce qui précède, que cette foi vient i peine de naitre ou de renaître. —· G. ,