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212 IMITAHON intnsions un rfnmn. 1. La religion chrétienne, qui est la dominante dans ce _ continent, y a rendu les Juifs odieux `et les empeche de former des établissements. Ainsi les prophéties, dit l’in- sensé , s'accomplissent par la tyrannie de ceux qui les croient, et que leur religion oblige de les accomplir. 2. Les Juifs, continue cet impie, ont été devant Jésus- Christ haîs et séparés de tous les peuples de la terre; ils ont été dispersés et méprisés comme ils le sont. Cette der- nière dispersion a la vérité est plus affreuse, car elle est plus longue, et elle n’est pas accompagnée des memes consolations; cependant, ajoute l'impie, leur état présent n'est pas assez différent de leurs calamités passées, pour leur paraitre un motif indispensable de conversion. 3. Toute notre religion, poursuit—il, est appuyée sur l‘immortalité de I’àme, qui n'était pas un dogme de foi chez les Juifs. Comment donc a-t-on pu nous dire de deux reli- gions différentes dans un objet capital, qu’elles ne com- posent qu’une seule et méme doctrine? Quel est le sectaire ou l’idolâtre qui ne prouvera pas la perpétuité de sa foi, si une telle diversité, dans un tel article, ne la détruit pas? b. On dit ordinairement: Si Moïse n'avait pas desséché les eaux de la mer, aurait-il eu l'impudence de l’écrire, à la face de tout un peuple qu'il prenait à témoin de ce miracle Voici la réponse de l'impie : Si ce peuple eût passé la mer au travers des eaux suspendues, s'il eût été nourri pendant quarante ans par un miracle continuel, aurait-il eu l'im- bécillité d'adorer un·veau, à la face du Dieu qui se mani- · festait par ces prodiges, et de son serviteur Moïse 7 J'ai honte de répéter de pareils raisonnements : voilà ce- pendant les plus fortes objections de l’im piété. Cette extrème faiblesse de leurs discours n’est-elle pas une preuve sensible de nos vérités?